Paysages et sociétés dans le Mont Pilat de 1744 à 1974

Georges Collin (Université Jean Monnet de Saint-Etienne)

Direction de thèse : Michel Depeyre

Résumé : 
La place du Mont Pilat, dans la temporalité de l’ancien régime, intègre ce massif montagnard dans la partie septentrionale des Cévennes. Pour autant, le Mont Pilat ne désigne pas un sommet en particulier, mais un ensemble de reliefs, dans les héritages des descriptifs de l’humaniste Jean Du Choul au XVIe siècle, arpentant et décrivant ces pays, relayés par les savants du XVIIIe siècle (Alléon-Dulac, Claret De La Tourette, Rousseau). Cependant, l’organisation des sociétés humaines se structure tout d’abord dans des permanences de ruralité entre culture traditionnelle et cadres religieux catholiques. Ainsi, les relations aux paysages évoluent en fonction des temporalités entre les paysages vécus, idéalisés, les enjeux des anthropisations et des palimpsestes culturels et cultuels. Cependant, les transformations par rapport à la modernité dans les perspectives des industrialisations entraînent le déclin du monde rural traditionnel. Le XIXe et le XXe siècle construisent progressivement d’autres regards face aux enjeux de l’anthropocène, des paradigmes de préservations des écosystèmes, entre nature et naturalité. Les activités de loisirs entre la marche, le cyclisme et les sports d’hiver transforment les regards sur ces paysages de montagne entre les bienfaits du grand air et processus de préservation des sites remarquables, dans des perspectives de patrimonialisation et d’ouvertures touristiques. Les acteurs de ce régionalisme au fil des temporalités (Etienne Mulsant, Claude Berthier, Roger Bargeton) participent aux connaissances géographiques, culturelles, anthropologiques sur le Pilat. La création du parc régional du Pilat, efficient en 1974, est l’aboutissement d’une synergie d’efforts entre aménagements et ménagements d’écosystèmes à l’échelle de cette moyenne montagne, dans des lègs générationnels.

Mise en place et développement des tourbières et marais du Rif au cours des derniers millénaires dans leur relation avec les changements climatiques et l’histoire des activités humaines.

Aziz EL MARBOUH (Université Jean Monnet de Saint-Etienne)

Direction de thèse : Hervé Cubizolle

Quelle coordination territoriale pour la valorisation de la donnée en région ? L’hypothèse DataLab Normandie

Marie-Hélène Gauthier (Université Le Havre Normandie)

Direction de thèse : Philippe Vidal

Résumé : 
Cette thèse débutée en septembre 2020 et financée par un support CIFRE s'est déroulée au sein de la Région Normandie et de l'UMR IDEES 6266 LE HAVRE. Elle porte sur la question des conditions d’émergence et d’évolution d’un dispositif territorialisé de valorisation de la donnée à l'échelle régionale. L'hypothèse principale considère que l’échelon régional offre à l’ensemble des acteurs concernés des repères territoriaux et des raisons objectives de coopérer au travers d’un dispositif dédié, le DataLab Normandie. Celui-ci, expérimenté sous la forme d'un consortium entre 2020 et 2023, constitue le cœur de ce travail. Ce dispositif régional est susceptible d'assurer la coordination des acteurs (publics, privés et académiques), de les faire adhérer à une cause commune (la donnée) pour en faire une ressource territoriale et la valoriser autour de projets concrets. La thèse prend appui sur d'autres exemples de dispositifs territoriaux français pour discuter des modèles possibles d'organisation et révèle, à partir de la théorie des conventions, un certain nombre d'épreuves territoriales de la donnée qu'il convient d'organiser et de faire passer. Le principal résultat est que si le DataLab Normandie assume très correctement un rôle "d'impulsion", notamment dans le cadre d'appels à projets, il peine toutefois pour l'instant à apparaître comme une structure incontournable d'ingénierie au service des acteurs régionaux.